mardi 3 mai 2011

Yannis Constantidinès et Damien McDonald : Nietzsche l’Éveillé



4éme de couverture




En l'envisageant dans sa proximité avec le bouddhisme zen, cet essai illustré présente Nietzsche d'une manière neuve. D'une pierre le lecteur avisé fera donc deux coups, bondissant de la pensée occidentale à la pensée orientale et vice versa. Il découvrira ainsi l'étonnante similarité de pensée, l'" étrange air de famille " entre les enseignements du penseur allemand et ceux de Maître Dôgen, moine et philosophe japonais du XIIIe siècle. Nietzsche, comme Maître Dôgen, cherchait à se défaire du dualisme illusoire du corps et de l'esprit, à dépasser nos a priori perceptifs et sociétaux, tous ces repères factices qui dénaturent la réalité. L'Eveil est en ce sens la quête apaisée d'une pensée délestée de notre rapport intellectuel au monde. Nietzsche l'Eveillé est loin de ce brutal iconoclaste que l'on décrit parfois: il touche à la grâce, à l'illumination et invite à la spiritualisation du corps, à la transfiguration de la vie quotidienne. Ne serait-il pas alors " le Bouddha de l'Europe " qu'il se voyait devenir ?

L' AUTEUR


Yannis Constantinidès est agrégé et docteur en philosophie. Il enseigne à l'Espace éthique de l'AP/HP et à la Faculté de médecine de l'Université Paris-Xl. Membre du comité de rédaction de la revue La soeur de l'ange, il a publié une anthologie de textes commentés de Nietzsche (Hachette, 2001), auquel il a consacré par ailleurs plusieurs études. Damien MacDonald est auteur de pièces de théâtre et réalisateur de documentaires, mais aussi dessinateur compulsif. "Nietze l'Eveillé" est son premier livre.


POUR SE FAIRE UNE IDÉE


Le plus grand intérêt de ce livre est d’éclairer chaque auteur par l’autre. Ce qui rapprocherait le plus Dôgen de Nietzsche serait d’abord l’importance accordée à la maîtrise de soi et, en même temps, à la résolution énergique dans l’action. Plus profondément, ce que la comparaison révèle, c’est que le nietzschéisme est une sagesse -ce qu’on oublie bien souvent (Nietzsche n’était-il pas "rien qu’un fou, rien qu’un poète" ?). Y. Constantidinès met en lumière un Nietzsche plus secret. Au lieu du tonitruant apôtre d’un pragmatisme vital, l’amoureux de la contemplation qui se veut « ami des choses les plus proches » ; derrière l’apologiste de la volonté et du dépassement permanent de soi, un penseur qui nous enjoint, comme Dôgen, à « lâcher prise », c’est-à-dire à ne pas nous attacher à nos désirs, à ne pas lutter sans cesse pour imposer notre volonté. La volonté de puissance, contre toute attente, n’est pas synonyme d’exercice inconditionnel, intransigeant, de la volonté. Renoncer à exercer un vouloir tyrannique serait encore une forme de volonté de puissance plus fine, peut-être plus intense. Par le biais de la pensée de Dôgen, nous découvrons que le nietzschéisme ne se résume pas à un bréviaire pour hommes d’actions, ni à une apologie de la brutalité des "maîtres".

Si Yannis Constantidinès a écrit un livre sur Nietzsche, il est aussi permis de l’aborder du point de vue de Dôgen.

Pour en lire d'avantage un papier de  Nicolas Rousseau


FICHE TECHNIQUE


    • Editeur : Ollendorff & Desseins (1 juin 2009)

      • Collection :
      • Le sens figuré  

      • Langue : Français
      •  

      • ISBN-10: 
      • 2918002038  

      • ISBN-13: 
      978-2918002031