jeudi 27 janvier 2011

Idée reçue : Le Français est individualiste, le Japonais collectiviste

Combien de fois ai-je entendu dans la bouche des Français l’affirmation suivante:  le Français est individualiste, le Japonais n’existe que dans un collectif.
A les écouter, les Japonais n’existeraient quasiment pas en tant qu’individus mais uniquement par rapport et grâce à un collectif donné. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire ici d’expliquer ou de justifier ce point de vue, il est suffisamment répandu pour que je puisse, sans plus attendre, dire combien je le considère comme totalement faux. Je m’empresse par contre de vous présenter ma façon de voir les choses, au risque d’en choquer quelques uns, mais peut-être aussi d’en intéresser certains…
Si je prends pour postulat de départ que l’individualisme est un mode de pensée et de fonctionnement d’une société qui place l’individu et la défense de ses intérêts au centre de ses préoccupations aux dépens de toute autre considération, alors j’ai toutes les raisons d’affirmer que la France et le Japon se rejoignent tout à fait dans cette définition. S’il y a une différence, c’est probablement dans la façon de la vivre. Mais sur le principe, je considère que si les Français peuvent être effectivement qualifiés d’individualistes, les Japonais le sont tout autant.
Je crois qu’en France, c’est là un point essentiel de la mentalité japonaise qui est sans doute le moins bien compris (même si bien sûr il existe des exceptions, je ne le répèterai jamais assez). Mais on a globalement ici l’image des touristes japonais voyageant en groupes, et on a dans la tête l’idée, cent fois martelée, qu’au Japon, l’individu est considéré comme une entité négligeable et que seul compte le collectif. Ceci est, de mon point de vue, tout à fait faux. Au Japon aussi, l’intérêt de l’individu prime sur celui du collectif. Par contre, si l’on a tendance à croire en France que l’intérêt de l’individu peut ou doit se réaliser même aux dépens du collectif, on considère généralement au Japon que l’intérêt individuel ne peut se réaliser que GRÂCE au collectif. C’est sans doute là que réside la différence majeure entre ces deux pays. Au Japon, on considère que la finalité de tout système politique, économique ou social est d’être au service de l’épanouissement de l’individu, mais que celui-ci ne peut y parvenir seul, et qu’il a besoin de s’inscrire dans un collectif pour l’atteindre. Il est conscient qu’il n’est pas seul, et que tous ses congénères ont les mêmes droits et les mêmes aspirations que lui. Et qu’il ne pourra jamais s’épanouir seul alors que les autres membres qui composent son collectif n’y parviendraient pas.

Un « Collectivisme intéressé »

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Prenons l’exemple le plus significatif: beaucoup de Français croient et répètent à qui veut l’entendre que les salariés japonais sont, par conviction ou par obligation, « dévoués corps et âme à la société qui les emploie ». Mis à part le caractère excessif et caricatural de la formule, elle n’en demeure pas moins assez exacte, mais pour une excellente raison qu’on oublie systématiquement de préciser et qui change tout, à savoir qu’au Japon, les sociétés redistribuent à leurs employés une partie très importante des profits qu’elles réalisent grâce à leurs efforts. Il existe au Japon un mode de rémunération qui, au salaire de base, ajoute ce qu’on appelle là-bas un « bonus ». Et celui-ci ne correspond en rien à un treizième mois récurent et d’un montant fixe. Le « bonus », pratiquement jamais inférieur à un mois de salaire, est d’un montant variable qui dépend directement de l’importance des bénéfices de la société. Plus une société gagne de l’argent, plus le bonus est élevé. Il peut ainsi correspondre à deux mois ou trois mois de salaires, parfois même plus. Calculé et versé deux fois par an, il constitue ainsi un complément très important au salaire de base, puisqu’il représente au minimum deux mois de salaire, et cela peut monter à quatre, six ou même douze mois de salaire supplémentaire! Et même si au Japon aussi, les bénéfices des sociétés sont affectés à d’autres postes que le « bonus », comme la rémunération  des actionnaires ou encore les départements R & D (bien plus qu’en France…), il n’en reste pas moins que la redistribution des profits est une réalité bien plus tangible qu’en France. Ainsi, il ne faut pas s’arrêter à cette simple idée que les Japonais consacrent beaucoup de leur temps et de leur énergie à leur société: s’ils le font, c’est parce qu’il y a un retour…concret et palpable! Et l’épanouissement ou le succès ne s’arrête donc pas à celui de la société, mais va donc bien jusqu’à celui de l’individu. Celui-ci est donc bien la préoccupation centrale et finale de la conception sociale du Japon. Et si l’on m’oppose des exemples contraires qui illustrent le fait qu’un individu se sacrifie au profit du collectif parce qu’il pense que ce dernier est plus important que sa simple personne, je répondrai que le Japon accorde effectivement une importance particulière à l’intérêt général et considère qu’il prime souvent sur l’intérêt particulier. Mais il faut comprendre l’intérêt général des individus qui composent un collectif et non l’intérêt de ce collectif en tant que tel. L’éventuelle défense de l’intérêt d’un collectif ne vaut que si les individus qui le composent en récoltent les fruits. C’est pour cela que j’affirme que le Japonais est, au moins autant que le Français, un individualiste.

L’individualisme du système éducatif Japonais


Ecolierès japonaises Kyoto

Et ceci peut se vérifier dans bien des systèmes de fonctionnement de la société japonaise. Prenons par exemple le système éducatif. On peut là encore être abusé par la présence d’uniformes qui évoquent l’effacement de l’individu au profit de l’image collective de l’école ou de l’Université. Mais en creusant un peu dans ce système, on s’aperçoit très vite que la démarche à suivre pour réussir ses études au Japon est éminemment individualiste. Tout d’abord, il y a beaucoup plus de concours que d’examens. Il n’est donc pas seulement question d’un « simple » test afin de juger d’un niveau de connaissances, mais bien d’une compétition entre individus. Et pour réussir un concours ou intégrer une université prestigieuse, l’élément (le plus souvent) le plus déterminant est… la fortune des parents! Laquelle fortune va pouvoir financer des études complémentaires aux études de bases, dans des écoles ou instituts privés (et souvent fort chers) qu’on appelle des Juku (学習塾). Il est donc évident que ces juku, et donc les meilleures universités, ne sont pas accessibles à tous. Ainsi, même si au Japon, parce qu’on est tout de même dans un pays évolué et puissant, il existe aussi différents mode d’aides et de bourses scolaires pour ceux qui sont moins favorisés que d’autres, il n’en reste pas moins que les différences entre individus (notamment en terme de moyens financiers) sont souvent déterminantes, et on est très loin d’un mode de pensée collectiviste.
Prenons un tout autre exemple, celui des arts martiaux. En japonais, ils se terminent quasiment tous par le vocable « DÔ » (). Comme Jûdô, Kendô,Aikidô, etc… « Dô » signifie la voie, le chemin. La « voie de la souplesse », la « voie du sabre », etc… Et là encore, il convient de ne pas se laisser abuser par les apparences. Car si l’entraînement dans les arts martiaux se fait toujours de façon collective, la progression dans la « Voie » ou sur le « Chemin » vers la maîtrise de la discipline chosie demeure une démarche souvent intérieure, et toujours solitaire. La pensée de base qui fait le fondement de tous les arts martiaux est donc éminemment individualiste.

Une conscience collective


Individualiste, le Japonais n’en a donc pas moins une forte conscience du collectif qui l’entoure.
C’est sans doute dans cette conscience (qui, elle, est vraiment collective…!) qu’il faut trouver une explication du respect (qui fait l’admiration de nombreux Français…) qu’ont les Japonais des biens publics (j’ai évoqué dans un précédent article intitulé « Le respect du bien public » l’étonnante propreté des W-C, dans les trains…), mais aussi du faible taux de la criminalité et de la délinquance qui fait des grandes villes japonaises des exceptions mondiales en terme de sécurité, …et de bien d’autres aspects de la mentalité ou des coutumes japonaises qui restent encore obscures pour beaucoup de Français.
do_it_at_homeAinsi, on enseigne à nos hommes d’affaires qui se rendent au Japon qu’ils doivent à tout prix se munir de cartes de visite. Mais sans réellement leur expliquer le pourquoi et le comment. Alors que c’est de mon point de vue l’un des symbôles les plus caractéristiques de ce que je viens d’exprimer quant à l’individualisme à la japonaise. Au Japon, la carte de visite ou meishi(名刺) est incontournable, chacun à la sienne. Mais regardez là avec attention. Vous y verrez en gros, et bien centré, non pas le nom de la société, mais bien le nom d’une personne. Ce qui est donc mis en avant est l’individu. Par contre, vous y trouverez généralement des explications très détaillées quant au positionnement de cette personne dans le collectif dans lequel il tient à ce que vous l’inscriviez (qui en général est celui de sa société, mais cela peut être un autre collectif, une association, un groupement sportif, etc…). Vous trouverez le nom de sa société, le département et le service auquel il appartient, l’intitulé de sa fonction précise, et toutes les coordonnées nécessaires pour le joindre. Et lorsqu’il la tend à son interlocuteur dès la première présentation, un Japonais aura pour habitude de dire « Je suis …., de la société …. ». Il se présente en tant qu’individu appartenant à un collectif. Les deux deviennent inséparables. Conséquence intéressante pour un Français: la carte de visite où n’est mentionné que le nom de son détenteur et éventuellement la mention « avec ses compliments » comme on le fait parfois en France ou encore ne comportant pas des informations suffisantes sur sa société est donc à proscrire. Pour ceux qui s’interrogent sur le bien-fondé de la faire imprimer, même si cela est parfois coûteux et difficile en France, en français au recto et en japonais au verso, ils devineront, je suppose, la réponse que je leur conseille… vivement! Et ils sauront de plus ce qu’il convient de dire au moment de la remettre à celui qui sera peut-être leur futur partenaire, en la tenant respectueusement des deux mains et non pas de façon nonchalante à une main, tout en s’inclinant non moins respectueusement, et ce quelque soit le statut de celui qui est en face. Et dernier petit conseil: lorsqu’ils auront eux-même reçu avec ce même rituel celle de leur interlocuteur, qu’ils ne la rangent pas négligemment dans une poche où la jettent dans leur attaché-case: la déposer, au contraire, avec attention et soin, dans un porte-carte, si possible d’une de ces marques qui font le renom du luxe français (auquel les Japonais sont si sensibles…!), c’est, en un seul geste presque anodin, montrer tout l’intérêt et le respect que l’on porte à son homologue nippon…
Blog de Claude Yoshizawa
Billet Original de Claude Yoshizawa :  L’individualisme à la japonaise
Crédit photo :  Lost in Translation (seconde), Ecoliers à Kyoto (troisième, moi-même), « Please do it at home »: affiches du métro Tokyoïte (4ème photo)
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Nous avons reproduit à l'identique conformément au  [contrat Creative Commons ] l'article du site EricDelattre.com  

mardi 18 janvier 2011

Trouver ce qu'on ne cherche pas.

Paradoxalement, cette modernité qui s’est bâtie sur un modèle économique dit «de la consommation» où tout s’inscrit dans la production de masse et l’homogénéité, voit naître un besoin de se faire connaître et de marquer sa différence. Nous voyons alors apparaître une sorte d’ingression de technologies de l’information nous permettant de capter l’attention de l’autre.
Pour capter l’attention de l’autre dans un espace normalisé, il nous faut nous présenter comme des personnages originaux, et surtout soigner l’image de notre activisme débordant. Ce besoin inconditionnel de vouloir capter l’attention de l’autre n’est rien d’autre qu’un besoin de valorisation sociale. Ne croyez pas que les contemplatifs d’aujourd’hui en soient exempts. Certains sont de farouches adeptes de la volonté de «se mettre en avant». Eux aussi se retrouvent dans la spirale du devoir «faire savoir» et du vouloir «se mettre en avant le plus possible». Nous les retrouvons comme tout quidam sur les réseaux sociaux et les plateformes communautaires. La quête de l’estime de l’autre conduit à une pléthore d’attitudes toutes aussi fausses les unes que les autres. Certains frôlent l’imposture en prétendant répondre aux souffrances du monde, tandis qu’ils ne font que renforcer l’étendue de leur cible et se retrouvent à se disputer «l’attention disponible» à d’autres.
Ce n’est pas nouveau, le fait de devoir se valoriser a toujours existé. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus apparent et les nouveaux outils mis à notre disposition ne font qu’accentuer la chose et qui plus est, sont un redoutable exhausteur de prédispositions. Le monde a toujours appartenu aux puissants et aux initiés. Ceux qui ne maîtrisent pas le personal branding ou qui ne ressentent pas le besoin d’en user n’ont aucune chance d’être entendus ou vus. Sont-ils sans intérêt pour autant ? Il y a des personnes qui se dévoilent à nous parce que l’on est venu à eux sans ce désir de les épingler comme followers ou disciples.
Kakudo sensei nous disait : «Nous devrions nous faire une raison qu’il faille trouver ce qui n’est pas cherché pour découvrir la voie en ceux que l’on dit n’avoir aucun intérêt [no futur].»

By @zenbluenote

(Texte contrôlé avec The plagiarism Checker University of Maryland et sur plagium )
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mercredi 12 janvier 2011

Zen au Feminin | Shundô Aoyama Roshi Maître Zen

Shundô Aoyama Roshi est une célèbre figure féminine du bouddhisme zen sôtô au Japon. Abbesse des Temples situés à Nagoya et à Nagano, à 77 ans, elle déborde d'énergie, veille sur tout et s'intéresse à tous les aspects de la vie. Sagesses Bouddhistes dévoile quelques facettes de cette grande dame, maître zen et nonne de renom, dans un portrait attachant et sensible.


Sagesses Bouddhistes dévoile quelques facettes de cette grande dame, maître zen et nonne de renom, dans un portrait attachant et sensible.


Première Partie







Deuxième Partie







Nous ne sommes pas les auteurs de ce texte  et encore moins des vidéo.
@ZenBlueNote

mardi 11 janvier 2011

La cuisine Jap'

Une petite animation de Beckoury de l'école Georges Melies à regarder sur Vimeo.
On a beaucoup aimé posted by @ZenBlueNote



Cuisine Jap from beckoury on Vimeo.


Pour en savoir plus sur l' art culinaire Japonaise lire l'article : L'art de vivre japonais : “Une âme saine dans un corps sain” Article paru dans l'édition du magazine Ulysse de janvier - février 2011 ou l'interview dans le monde 




jeudi 6 janvier 2011

Biruma no tategoto, ビルマの竪琴 | La harpe de birmanie

L’espace Saint-Gervais à Genève propose un cycle de films/conférences pour explorer l’image et le sacré. Le 15 janvier à 14 :00  projection du film La harpe de Birmanie de Kon Ichikawa suivie d’une conférence de Brigitte Hermann sur le thème : Le mystère de l’appel divin 

Présentation du film

Un régiment de l'Armée Impériale japonaise est en déroute au milieu de la jungle birmane quelques jours après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Parmi les soldats se trouve 
Mizushima, un joueur de harpe qui ravive le moral des hommes et sert d'éclaireur grâce à son instrument. Lors d'une halte dans un village, le régiment est cerné par les troupes 
britanniques. Afin d'éviter un massacre, le capitaine
 Inoue ordonne à ses hommes de chanter pour signifier leur pacifisme. Les soldats japonais peuvent ainsi se rendre sans violence. Mizushima se voit alors chargé de convaincre un groupe de résistants, réfugiés dans la montagne, de se livrer aux Anglais. L'opération est un échec et le joueur de harpe est laissé pour mort. Plusieurs jours plus tard, alors que ses compagnons s'inquiètent du sort de Mizushima, ils croisent un moine birman qui lui ressemble étrangement...

Réservation : T. 022 908 2020 Prix Chf 10.-


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mercredi 5 janvier 2011

La philosophie du soin - [Livres et Lettres]

Colloque « La philosophie du soin. Ethique, médecine et société » qui s’est tenu à Paris. Ces journées ont réuni des professionnels de santé et des chercheurs en philosophie, sciences humaines et sciences sociales autour de la question du soin dont le paradigme est à l’origine du concept de soins palliatifs.
L’ouvrage ci-dessous présente le fruit de ces rencontres sur cette question essentielle qui interroge autant la médecine que la société.
Résumé éditeur : Le soin ne désigne pas seulement un domaine particulier de l’activité médicale, au sens où l’on parle par exemple des soins infirmiers ou des soins palliatifs. Il ne correspond pas non plus à un « supplément d’âme » de la médecine, mais il en constitue une, sinon la finalité essentielle. Car le soin est aujourd’hui le point où s’articulent la médecine, l’éthique et la société dans leur ensemble, à la fois dans les expériences, les pratiques et les institutions. Partout, le soin est une référence, un souci et une valeur, parfois un prétexte et un leurre, toujours un problème. Le but de cet ouvrage est de décrire et d’interroger le soin sous tous ses aspects et à partir de disciplines et d’approches différentes dans les champs de la médecine, de la philosophie et des sciences sociales. Destiné aux philosophes, médecins, citoyens, soignants mais aussi soignés que nous sommes ou serons tous un jour, il fait apparaître combien le soin nous aide à penser au plus près le moment actuel.
La philosophie du soin / BENAROYO, Lazare ; LEFEVE, Céline ; MINO, Jean-Christophe ; WORMS, Frédéric , éditeur PUF, coll. « Hors collection », mai 2010, 360 pages.

Caractéristiques

  • 360 pages . PUF
  • 35.00 €
  • ISBN : 978-2-13-058203-8
  • Collection "Hors collection"
  • N° d'édition : 1
  • Date de parution : 26/05/2010
  • Discipline : Philosophie


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dimanche 2 janvier 2011

2011 Souhaitez-vous que cela soit autrement que Gyoji ?

Faites-moi la grâce de ne pas me dire que seul l‘occident est indiscutablement une culture de consommation et que vouloir concilier la spiritualité dans la vie quotidienne est un casse-tête. Alors qu’elle l’est dans toutes les cultures. Avez-vous déjà rencontré un groupe humain dont les membres ne rechercheraient pas la gratification, la possession, l’amélioration de son train de vie ? Allez donc faire un séjour prolongé dans un pays émergeant. Faites-moi le plaisir de ne pas me saouler avec ces principes où pour mener une vie spirituelle il serait mieux que l’on soit au Mont Athos ou à Dharamsala. D’où nous vient cette idée étrange de vouloir situer le mauvais monde là où nous nous trouvons ?
Une fois, je me suis permis de demander à Kakudo sensei, s’il se trouvait un lieu où il serait impossible de ne pas vivre autrement que comme des saints ? Si ce lieu existait sur notre terre, me dit-il, il ne serait pas exempt d’obligations pour seulement y accéder puis y demeurer. Ce lieu serait un enfer à  toujours veiller à bien faire pour ne pas être viré.
Finalement,  il n’y aurait nulle part ailleurs un lieu plus propice à  la spiritualité que là où nous trouvons déjà, bien que l’on ne puisse pas échapper au quotidien et à son lot de tâches. Donc si l’on veut concevoir et construire sa vie sous l’éclairage spirituel, il nous faut nous faire à cette raison que tous nos actes comme payer ses factures, aller au travail, aller au supermarché et s’occuper des enfants puissent avoir une signification spirituelle. À quoi pourraient bien servir ces notions telles que la tolérance, le respect, l’abnégation, la prodigalité et encore le détachement dans un monde  où tout serait parfait ?
Lors d’une autre occasion, j’ai questionné Kakudo sensei pour être dans l’air du temps sur le « vivre son zen au quotidien » . Il m’a tout simplement répondu comme à son accoutumé par une autre question : souhaitez-vous que cela soit  autrement que Gyoji ?
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