mardi 20 octobre 2009

ICHIGO ICHIE | 一期一会 |

Lorsque nous nous rendons à notre travail, nous y allons souvent comme des automates. En train, en voiture, à pied ou en transports en commun, tout nous semble figé depuis notre première fois. Les rues défoncées par les travaux, la vieille femme au petit chien, le chanteur des rues, la belle accrochée à son portable, la bête avec son joint et le banquier tout propre sur lui font partie du décor. Le parcours nous est devenu si familier que l’on n’y prête plus attention. 


Kakudō sensei nous dit souvent : 一期一会 | ICHIGO ICHIE[1]. Quand on lui demande ce que cela veut dire, il nous dit d’aller voir du côté du maître de thé du XIX° Naosuke. Et quand il s’aperçoit que l’on n’a que faire de la cérémonie du thé, il ajoute alors : si votre vie vous semble désuète, arrangez-vous quand même pour que chaque moment soit un moment unique. Car ce qui nous appartient est ce moment fluant. Alors profitez-en pleinement comme si c’était la première et la dernière fois. Ne vous contentez pas de vous rassurer en comblant le rien par des rituels - sensation étrange que laisse la fugacité - sinon le trajet menant au travail deviendra alors une sorte de non_lieu que l’on traverse de part en part comme des zombies. Chaque jour est un autre jour ; par conséquent chaque trajet est différent et nous ignorons si cette journée sera la dernière ou si ce trajet sera le dernier.

Et si vous lui demandez comment vous devez vous y prendre, il vous répond énigmatiquement : apprends à te perdre en chemin.

Vous avez compris vous ? J’ai dû sûrement me perdre en chemin.



[1]  Une chance, une rencontre ou encore seul l’instant présent nous appartient. Profitons-en pleinement